La France a connu différents épisodes de pollution atmosphérique au cours des dernières années. En effet, il est courant que de grandes villes françaises dépassent le seuil d'alerte de pollution aux particules fines PM2.5. Pour répondre à cette problématique et trouver des solutions, de plus en plus de collectivités françaises s'emparent de ces questions. Mais que font-elles concrètement pour lutter contre la pollution de l'air en ville ?
Certaines conditions climatiques sont favorables à la pollution et l'épisode de mars 2015 en France nous le décrit parfaitement bien. Météo anticyclonique continue, émissions de polluants atmosphériques incessantes, mesures très inadéquates : le cocktail parfait qui produit un niveau et une ampleur de pics de pollution atmosphérique qui sont rares dans la plupart des grandes villes de France. L'ensemble des sources d'origine humaine de polluants atmosphériques est d'ailleurs concerné : trafic routier et non routier, chauffage résidentiel, industrie et activités agricoles intensifiées en Europe de l'Ouest. De ces activités découlent des polluants secondaires qui polluent l'atmosphère. Parmi ceux qui se dégagent, le nitrate d'ammonium joue un rôle important dans l'augmentation des niveaux de PM10 lors des épisodes printaniers. Principalement à cause de ces activités, pratiquement toutes les grandes agglomérations françaises ont connu un indice de qualité de l'air qui plafonne les pires niveaux jamais enregistrés.
Il est évident que ces incidents ne sont pas sans conséquences pour la France et ses agglomérations. L'Europe a mis en place des dispositions réglementaires qui prennent la forme de normes sanitaires à respecter. Elles sont multiples :
Source : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32016L2284&from=FR
De plus en plus inquiètes par la pollution, les métropoles cherchent des moyens pour la réduire. La principale solution est de lutter contre l'émission de polluants. Ces derniers proviennent majoritairement des activités humaines :
Les gaz à effet de serre sont émis par toutes ces activités et ne cessent d'augmenter depuis 150 ans. Cette augmentation entraîne un réchauffement de la planète et donc du climat. Il en découle deux enjeux à résoudre : réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre la pollution de l'air. En modifiant la façon dont les individus agissent au quotidien, il serait possible de répondre à ces deux enjeux majeurs à la fois.
Les principaux polluants et leurs principales sources
Source : ADEME
Centre-ville surchargé, transports en commun bondés, c'est le lot de nombreuses villes françaises. Le transport automobile représente à lui seul 63 % des émissions d'oxydes d'azote.
La vignette Crit'Air est l'une des premières dispositions mises en œuvre par l'État Français. Également sous le nom de certificat qualité de l'air, ce dispositif est présent dans plus de 25 villes françaises. Elle n'est appliquée qu'en période de pic de pollution, sert de cotation, et permet de classer les véhicules en fonction de leur année de naissance et des normes de prévention de la pollution. D'autres villes ont opté pour la gratuité des transports en commun, ce qui réduit le nombre de voitures sur la route. Les transports « plus propres » se sont également démocratisés : Paris modernise progressivement son réseau de bus à l'électricité.
La piétonnisation est un autre sujet qui se promène de scrutin municipal en scrutin municipal. Souvent citées en exemple, les villes de Montpellier, Nantes et Strasbourg sont aujourd'hui respectivement à 22,8 kilomètres, 17,9 kilomètres et 14,9 kilomètres de longueur d'aires piétonnes, ce qui correspond à entre 2% et 3% de leur voirie urbaine.
Ensuite, même si la France reste loin de la Hollande, certaines villes ont pour ambition d'utiliser le cyclisme comme moyen de transport important. Les villes de Tours, Strasbourg et Nantes se disputent donc le podium des communes les plus « bike-friendly » .
Certaines villes sont également bien développées en termes de bornes de recharge : il y en a environ 800 dans l'agglomération lyonnaise.Dans le cadre du « Plan de rénovation énergétique des bâtiments », la France prévoit d'installer de manière obligatoire des bornes de recharge lors de la construction de nouveaux bâtiments d'ici 2050.
En ce qui concerne le bâtiment de basse consommation, le label BBC est attribué aux bâtiments qui ont une basse consommation d'énergie pour le chauffage, la climatisation, l'éclairage, l'eau chaude sanitaire et la ventilation. Obtenir ce label repose sur différents seuils qui doivent être respectés :
La ville de Grenoble a déjà mis en place, depuis 2015, une « prime à la conversion » pour le chauffage. Afin de se tourner vers des systèmes de chauffage plus récents et plus propres, jusqu'à 1200€ de subvention peut être octroyé par la ville. Jugés comme trop polluants, ce sont les chauffages utilisant le bois qui se voient davantage concernés par ces mesures.
Au cours des dernières années, les écoquartiers ont pu voir le jour à travers les villes de Paris, Toulouse, Lille ou encore Rennes. Accueillant toutes sur leur territoire des quartiers possédant le label vert (label garantissant un faible impact d'un acteur, bien ou service sur l'environnement). Étant un projet de développement urbain conçu, organisé et géré de manière durable, l'objectif des écoquartiers est de réduire la consommation d'énergie et de mieux protéger les ressources naturelles. Par le biais de ressources naturelles telles que la biomasse ou l'énergie solaire qui intervient avec les panneaux photovoltaïques, les écoquartiers vont permettre de réduire la pollution du sol, de l'air et de l'eau.
Malgré son interdiction, le brûlage des déchets verts reste une activité pratiquée qui entraîne une dégradation de la qualité de l'air dans différentes régions françaises. Les émissions de divers polluants, y compris les particules fines et autres composés cancérigènes, augmentent les risques pour la santé.
Outre l'exemption des préfectures, l'incinération des déchets verts est interdite par le règlement sanitaire départemental depuis de nombreuses années et peut être condamnée à une amende de 450 euros. Cependant, on estime que 9 % des ménages brûlent les déchets de jardin à l'air libre (selon une étude nationale de l'ADEME). Malheureusement, les chiffres restent élevés car on fait face à une absence de contrôle quasi-totale et la pollution des villes liée au brûlage des déchets ne faiblit pas.
Il existe des solutions alternatives qui respectent la qualité de l'air individuellement ou collectivement : composter, pailler, broyer, et collecter dans les déchetteries. Contrairement aux idées reçues, l'élimination des déchets est en fait préférable au brûlage à l'air libre pour améliorer la qualité de l'air !
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