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Capteur de qualité de l'air : que mesurer et pourquoi ?

En ce début d'année 2024, TEQOYA propose désormais à ses clients de mesurer la qualité de l'air qu'ils respirent. Pierre GUITTON, vous êtes co-fondateur de TEQOYA, start-up qui propose depuis 2015 des purificateurs d'air avec des technologies innovantes, sans risque pour la santé et sobres en énergie : l'ionisation sans ozone et l'e-filtration. Les composants de l'air sont très nombreux, comme vous l'avez déjà expliqué sur votre blog , quels sont ceux analysés par votre capteur de la qualité de l'air ?

Pierre GUITTON :

Dans sa première version, notre capteur de la qualité de l'air évalue :

  • Le taux d'humidité : le niveau recommandé se situe entre 40 et 60%. Un air trop sec assèche les voies respiratoires et peut engendrer de l'irritabilité comme nous l'avons effectivement déjà abordé. Au-delà de 60% d'humidité, des moisissures, dont les spores voyagent dans l'air et sont allergènes, se développent. Les moisissures sont aujourd'hui l'une des principales sources d'allergènes dans l'air intérieur, provoquant des rhinites allergiques voire de l'asthme. L'humidité favorise également la propagation des bactéries, acariens et accroît ainsi le risque de maladie respiratoire1
  • La température, un des aspects de l'air largement mesuré depuis des années, élément essentiel de notre confort.

Ces 2 critères doivent être analysés ensemble car ils interagissent fortement. Un taux d'humidité élevé favorisera d'autant plus le développement de micro-organismes que la température est élevée par exemple.

  • Les particules fines et ultrafines : PM2.5 est l'indicateur de base de la pollution aux particules en qualité de l'air atmosphérique. Il s'agit de la masse de toutes les particules ayant une taille inférieure à 2,5 microns, par unité de volume. Nous affichons donc l'indicateur PM2.5 sur notre moniteur de qualité de l'air S1 et fournissons également les valeurs de concentrations massiques en PM1.0 et PM10 dans l'application AirObserver. Rappelons que plus les particules sont fines, plus elles pénètrent profondément dans notre organisme, dans les voies respiratoires, et même dans la circulation sanguine. Les PM1.0 sont donc plus dangereuses, tout en étant particulièrement difficiles à mesurer en raison de leur taille inférieure à 1 micron. Mais ne nous arrêtons pas là ! 

En effet, la méthodologie d'évaluation que vous proposez avec votre nouveau moniteur de la qualité de l'air se distingue par la création d'un nouvel indicateur. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

La méthodologie la plus fréquente pour les appareils d'analyse de la qualité de l'air est de mesurer la masse de particules, comme décrit à l'instant. Cet indicateur nous a paru inadapté pour évaluer avec pertinence la qualité de l'air intérieur : les particules les plus dangereuses sont les plus petites, le plus souvent submicroniques et leur contribution en termes de masse est très faible. Un indicateur basé sur la masse survalorise donc les particules les plus grosses et moins dangereuses et minimise la présence des plus fines et plus nocives, ce qui introduit un biais dans l'évaluation de la dangerosité éventuelle de l'air.

Prenons un exemple : pour les PM2.5, donc les particules dont la masse se situe entre 0 et 2,5 microns, les particules les plus proches de 2,5 microns vont représenter une proportion bien plus importante dans la mesure relevée que celles proche 1 μm. Il se passe bien sûr la même chose pour les PM1.0, c'est-à-dire les particules comprises entre 0 et 1 micron : les particules en dessous de 0,5μm représentent 90% du total des particules de moins de 1μm, voire plus ! Pourtant, elles sont à peine identifiées lorsque la masse est l'unité de mesure.

Toute l'innovation proposée par TEQOYA est ici : nous mesurons et analysons le nombre de particules et non leur masse. Cela modifie complètement l'approche et donne une vision beaucoup plus précise et pertinente de la dangerosité de l'air mesuré pour la santé.

Application de mesure de la qualité de l'air

Mise à part quelques capteurs de la qualité de l'air professionnels destinés à des utilisations bien précises et très onéreux, les technologies accessibles pour des appareils grand public mesurent mal les particules en-dessous de 0,5 μm. Comment avez-vous pris en compte cette donnée ?

La mission de TEQOYA est de permettre à chacun d'évaluer et améliorer la qualité de l'air qu'il respire. La technologie de mesure que nous utilisons est la meilleure du marché des micro-capteurs, en plus elle est française ! Nous avons opté pour le capteur proposé par Tera Sensor, reconnu par l'organisme américain AQMD2 comme étant capable de mesurer des particules aussi efficacement qu'un instrument de référence professionnel, pour un coût 1000 fois inférieur ! Et ce, pour les 3 concentrations massiques habituelles (PM1.0, PM2.5 et PM10), mais aussi le nombre de particules sur trois plages de taille (de 0,3 à 1 micron, de 1 à 2,5 microns, de 2,5 à 10 microns).

Mais même 1000 fois moins cher, cela reste une technologie de pointe et explique que notre moniteur de la qualité de l'air soit commercialisé à 149€ TTC. En revanche, il ne nous semblait pas raisonnable de dépasser ce budget pour un particulier, nous avons donc adopté la logique suivante :

  • Nous avons intégré dans notre moniteur de la qualité de l'air le meilleur capteur du marché « tout public » capable de nous fournir un comptage de particules fiables. Malheureusement la technologie utilisée par ce type de capteur ne permet pas de détecter les particules inférieures à 0,3 microns, donc en particulier pas les particules ultrafines.
  • A partir de ce constat, nous nous sommes appuyés sur les travaux scientifiques au niveau international pour estimer la quantité de particules ultrafines à partir de la mesure de particules fines : environ 200 études ont mesuré le nombre de particules par plages de tailles dans de multiples situations réalistes, y compris des particules ultrafines de moins de 0,1 microns. Il y a bien sûr des différences entre les études, mais l'analyse de l'ensemble nous a permis de définir une règle permettant de calculer la quantité de particules ultrafines, en ordre de grandeur. Nous avons complété cette analyse bibliographique par des mesures dans notre laboratoire comparant les mesures du capteur de Tera Sensor avec celles d'un appareil scientifique capable de compter les particules sur des plages de taille descendant à 7 nanomètres.
  • Cette estimation des particules ultrafines est comparée à des premiers seuils de qualité exprimés par l'OMS en 2021 concernant ces particules, afin de fournir à nos clients un indicateur de qualité de leur air.

Les résultats affichés par notre moniteur de la qualité de l'air sont donc le fruit de cette triple approche : le haut niveau de performance du capteur, l'ajustement scientifique des résultats et la comparaison à des seuils de valeur fournies par des instances reconnues concernant la qualité de l'air et ses impacts sur la santé.

Croisement intéressant qui valide notre approche : la valeur maximale définie pour un air sain de la mesure de PM+ est très proche du nombre maximum de particules par unité de volume fixé pour la classe ISO9 de la norme ISO 14644-1:2015 sur les salles blanches. Cette classe ISO9 correspond justement à un air extérieur propre.

Cet indicateur PM+, et son unité de mesure « nombre de particules par unité de volume », est beaucoup plus fin pour évaluer la toxicité réelle des particules présentes dans l'air : il donne toute sa place à l'importance des particules submicroniques, et en particulier des particules ultrafines et permet de mieux quantifier le besoin d'un purificateur d'air ainsi que son efficacité le cas échéant.

Vous venez d'évoquer qu'au-delà des valeurs de mesures “brutes”, votre moniteur de la qualité de l'air propose également des seuils de « bonne qualité / mauvaise qualité ». Sur quels critères vous basez-vous pour établir ces seuils ?

Là encore, nous avons pris un parti original : celui de ne pas calculer un "index global" de qualité de l'air. Ces index existent mais il nous semble que personne ne les comprend parce qu'ils ne correspondent à aucun repère tangible, compréhensible par chacun. Nous avons donc préféré utiliser des seuils de qualité pour chaque paramètre mesuré : humidité, PM2.5 et le nombre de particules, que nous appelons PM+. Chacun de ces indicateurs possède donc ses seuils de passage d'une couleur à l'autre, du vert au mauve, d'un air de bonne qualité à un air très dégradé.

Ces valeurs seuils s'appuient également sur des consensus scientifiques et médicaux :

  • Pour la densité massique de particules PM2.5, les lignes directrices de l'OMS3
  • Pour le nombre de particules par unité de volume PM+, des valeurs de référence fournies par l'OMS dans ses dernières recommandations publiées en 2021 (2).
  • Pour l'humidité, des seuils exprimés dans l'étude de E.M. Sterling1 publiée en 1985 par l'ASHRAE (organisme américain de référence), qui font aujourd'hui consensus et relient l'humidité au risque de propagation de moisissures, bactéries, acariens et au risque de maladie respiratoire.

Afin de doter notre utilisateur d'une “alerte globale”, nous donnons une “couleur globale” à la qualité de son air, qui correspond à la moins bonne des couleurs de chaque indicateur. Ainsi, qu'il ait un problème de particules de combustion (pollution extérieure pénétrant à l'intérieur par exemple) ou un problème d'humidité présentant un risque de développement de micro-organisme et d'allergènes, il sera informé.

Votre capteur de qualité de l'air mesure les particules fines, la température et l'humidité, mais pas le CO2 ni le formaldéhyde ou les COV. Pourquoi ces choix ?

Pour deux raisons différentes.

Le CO2, c'est l'indicateur de confinement par excellence : sa concentration permet d'évaluer le risque d'accumulation d'humidité et de polluants intérieurs (COV, particules, microorganismes...). Il impacte nos performances cognitives (cf. notre article Qualité de l'air et productivité). et à partir de de 1000 ppm (0,1%) en milieu clos, il peut déclencher des crises d'asthme.

En revanche, sa dangerosité reste maîtrisée, il ne provoque pas de cancers par exemple. Il est également assez facile de savoir si le CO2 est trop élevé chez soi, et facile d'y remédier : suivons les recommandations de l'OMS et de l'ADEME, ouvrons les fenêtres au moins deux fois par jour ! C'est d'ailleurs ce que nous affichons dans notre documentation.

Les technologies de capteurs de CO2 existent, mais elles sont onéreuses pour disposer d'une mesure fiable. Fidèles à notre approche de ne proposer que de la qualité, nous avons préféré ne pas intégrer de mesure de CO2 plutôt qu'en intégrer une de mauvaise qualité, seule condition pour conserver le prix de notre moniteur dans une plage acceptable.

Pour le formaldéhyde et plus largement les COV, nous revenons toujours à la même volonté qui guide notre stratégie : proposer des produits techniquement solides et fiables, à des budgets accessibles. Aujourd'hui, la mesure des COV distingue mal les différents types de polluants, et n'évalue pas les scénarios de mélange des polluants. Nous travaillons donc sur un moniteur de qualité de l'air qui permettra de suivre leur concentration, mais sa commercialisation prendra encore quelques temps, car nous devons faire progresser la technologie afin de proposer à nos clients le niveau de fiabilité qu'ils attendent de nous. C'est pour cela que nous consacrons 20% de notre chiffre d'affaires à l'innovation !

Concrètement, comment un client particulier, sans connaissance scientifique peut-il s'approprier tous ces calculs ?

Il n'est bien sûr pas nécessaire de connaître le détail des calculs et des valeurs seuils retenues pour utiliser notre moniteur de qualité de l'air chez soi ! Nous avons mis en place un code couleurs, de vert pour une bonne qualité de l'air à violet pour un air malsain. La couleur affichée par le moniteur pour la qualité de l'air intérieur globale est toujours la couleur du plus mauvais niveau de performance sur l'ensemble des critères mesurés.

Voici une synthèse des unités de mesure et des seuils, tels que définis ci-avant, sur lesquels s'appuie la visualisation de votre qualité de l'air par votre moniteur S1.

Capteur de qualité de l'air : seuils de qualité de l'air

Petit glossaire des différents dispositifs constituant le système de mesure et de purification de l'air de TEQOYA

  • Le capteur : appareil qui analyse les caractéristiques de l'air et compte les particules
  • Plateforme AirObserver : application sur laquelle vous pourrez retrouver toutes les données de votre capteur (y compris l'historique), mais aussi celles sur la qualité de l'air extérieur
  • Moniteur : dispositif de gestion de votre qualité de l'air : à partir des données remontées par le capteur de la qualité de l'air intérieur, croisées avec la qualité de l'air extérieur, toutes disponibles depuis AirObserver, fonctionnalité permettant de programmer votre purificateur et de suivre votre qualité de l'air
  • Purificateur d'air : appareil permettant de supprimer les polluants de l'air. Les purificateurs TEQOYA fonctionnent par ionisation sans ozone et e-filtration. et existent en plusieurs versions, en fonction de la taille de l'espace et de l'activité qui s'y déroule.

Sources

  1. Etude E.M. Sterling publiée en 1985 par l'ASHRAE
  2. AQMD : Le South Coast AQMD est l'agence réglementaire chargée d'améliorer la qualité de l'air dans de vastes zones des régions de Los Angeles, Orange, Riverside et San Bernardino, y compris la vallée de Coachella. La région compte plus de 17 millions d'habitants, soit 44 % de la population de l'État de Californie.
  3. Lignes directrices OMS relatives à la qualité de l'air - Résumé d'orientation concernant le nombre de particules
 

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